La planification de la retraite incorporée n’est pas comme pour tout le monde. Les règles changent et les stratégies aussi. Avec une société incorporée, les revenus ne proviennent pas tous d’un seul chèque de paie. Il est question de dividendes, d’actifs accumulés dans l’entreprise, de placements corporatifs et d’un paquet de volets fiscaux avec lesquels jongler.
Avec la retraite dans la mire, la planification prend une tout autre tournure. Conseillers spécialisés, stratégies optimisées, contrôle des risques financiers, tout doit être calculé.
- Professionnels incorporés ? Cet article survole le processus de structuration d’un plan de retraite en utilisant intelligemment l’incorporation.

Retraite d’un professionnel incorporé - Qui a-t-il de spécial ?
La structure des revenus d’un professionnel incorporé est complètement différente de celle d’un salarié. Même s’il est possible de percevoir une paie, les dividendes sont généralement de la partie et son revenu n’est pas toujours régulier. Avec ce mode de rémunération, ils ne bénéficient pas nécessairement de cotisations automatiques au RRQ ni de régime de retraite collectif.
Les revenus passent par la société, sous forme de salaire ou de dividendes, ce qui donne plus de flexibilité, mais également plus de responsabilités. À la retraite, il n’y a pas de coussin financier standard. Il faut planifier, calculer, structurer.
L’incorporation permet de mettre de l’argent de côté de façon stratégique et d’en retirer des avantages fiscaux, mais encore faut-il savoir quand et comment le retirer.
Au Québec, la retraite d’un professionnel incorporé est un exercice de stratégie, et plus on commence tôt, mieux c’est.
Quel est le rôle de la société de gestion dans la planification de la retraite ?
Pour un professionnel incorporé, une société de gestion est un outil de planification financière, et franchement, un bon atout !
- Elle regroupe les excédents de revenus, à investir à l’abri de l’impôt immédiat, et à mieux contrôler le moment où les fonds seront retirés.
- En vue de la retraite, elle lisse les revenus dans le temps, autorise le fractionnement avec un conjoint, et permet de réduire l’impôt à payer.
- La société de gestion permet aux professionnels de différer l’impôt aux années futures, ce qui peut se chiffrer en économies de plusieurs milliers de dollars.
Attention ! Il ne faut pas confondre la société de gestion avec un compte de retraite automatique. L’utiliser pour financer les beaux jours exige des stratégies béton, un bon suivi et les conseils d’un fiscaliste ou d’un planificateur.

Pourquoi planifier la retraite d’un professionnel incorporé le plus tôt possible ?
En l’absence de régime de retraite automatique et de cotisation prélevée à la source, rien n’est fait à la place du propriétaire d’entreprise. Au Québec, toutes les personnes incorporées sont maîtres de leur destin et les décisions leur reviennent.
Plus ils commencent tôt, plus ils ont de temps pour :
- Élaborer un plan de retraite prometteur
- Profiter de la croissance de vos placements
- Optimiser le volet fiscal
La retraite ne se résume pas juste à une date. Il s’agit d’un montant à atteindre, avec des retraits planifiés à des moments précis.
En plus de ça, planifier tôt diminue les risques, comme manquer de liquidités ou devoir retirer trop d’un coup et payer trop d’impôts. Attendre coûte toujours plus cher !
En commençant maintenant, il est plus facile de prendre le contrôle et de vous donner un répit par la suite.
Planification de la retraite incorporée - 5 étapes à suivre
Inévitablement, la planification d’une retraite ne se fait pas sur un coin de table. Cependant, quand l’incorporation en fait, il est encore plus important d’être structuré et d’être entouré de professionnels compétents.
Ceci étant dit, pour planifier intelligemment, voici un aperçu des 5 grandes étapes à suivre :
Étape 1. Rencontre avec un représentant en épargne retraite autorisé
La première chose à faire est de rencontrer un conseiller en gestion de patrimoine ou un représentant autorisé en épargne retraite.
Pourquoi ? Parce que la retraite d’un professionnel incorporé implique des choix fiscaux, légaux et financiers beaucoup plus complexes que d’un employé à salaire. Objectivement, le rôle du conseiller est de voir à long terme, de poser les questions critiques, et de mettre en place, un plan réaliste.
Autorisé à parler d’épargne retraite, le conseiller connaît les règles, les produits, les stratégies fiscales, et surtout, il adapte le tout à la situation de chaque individu. Après tout, personne n’est dans la même situation financière et personne n’a les mêmes objectifs.
Cette consultation n’est pas un luxe, mais un point de départ essentiel !
Étape 2. Évaluation des sources de revenu de retraite
Avant de planifier quoi que ce soit, il faut savoir sur quoi il est actuellement possible de compter. Un professionnel incorporé n’a pas toujours droit aux mêmes sources de revenus qu’un salarié. C’est pourquoi il faut faire le tour et analyser :
- Épargne personnelle
- REER, CELI
- Placements dans la société
- Salaire
- Dividendes
- Régime des rentes du Québec (RRQ)
- Pension de la Sécurité de la vieillesse (PSV)
- Régime de retraite mise en place par la société (RRI)
Tous les programmes et les sources de revenus ont leurs propres règles, avantages fiscaux et limites.
Alors l’idée derrière cette évaluation est de dresser un portrait financier complet. De cette façon, il est beaucoup plus facile de revoir les stratégies actuelles, en intégrer de nouvelles, structurer les retraits, s’assurer de maximiser chaque dollar généré et investi.
Étape 3. Détermination des objectifs financiers de retraite
À quoi ressemble la vie à la retraite ? Commence-t-elle à 55, 62, ou 67 ans ? Quoi qu’il en soit, une planification stratégique débute dès maintenant, avec la définition d’objectif.
- Âge de la retraite - quel âge vise-t-on pour quitter ?
- Sources de revenus - quel est le montant de revenu visé par mois pour maintenir le niveau de vie souhaité ?
- Niveau de vie envisagé - quels sont les plans de retraite (voyages, activités sportives, achat d’un condo en Floride, etc. ?
Visualiser le style de retraite voulu est la clé pour chiffrer les projets et les revenus nécessaires. Plus c’est précis, mieux c’est !
Étape 4. Calcul de combien épargner par année, par mois, par semaine
Une fois les objectifs déterminés, il est temps de sortir la calculatrice. Pour être capable d’atteindre le revenu mensuel de retraite visé, il faut savoir quel est le montant optimal à mettre de côté chaque année, chaque mois, voire chaque semaine.
Et c’est à ce moment que les outils de simulation de retraite sont bien utiles. Pourquoi simuler ? Ça permet de :
- Tester différents scénarios d’épargne
- Projeter les revenus de placements
- Déterminer les revenus de retraites futures
- Savoir le montant nécessaire pour couvrir les dépenses annuelles
De plus, c’est à cette étape qu’il est plus facile de voir quelles stratégies fiscales permettraient de réduire l’impôt à payer. C’est technique, oui, mais essentiel ! Et heureusement, c’est le conseiller qui est responsable de cette étape.
Étape 5. Passer à l’action et investir
Quand le plan est bien en place, il ne reste plus qu’à passer à l’action et investir selon les stratégies établies.
- Pour certains, c’est de maximiser les placements enregistrés comme le REER ou le CELI.
- Pour d’autres, c’est d’utiliser des placements non enregistrés à travers la société.
- C’est également de souscrire à une police d’assurance vie avec participation.
- Et si ce n’est pas déjà fait, l’ouverture d’un régime de retraite individuel (RRI) est une option très avantageuse.
Toutefois, ça ne s’arrête pas là. Le plan de retraite doit être vivant. Il faut faire un suivi régulier, ajuster en fonction des marchés, des changements de vie et de l’évolution des règles fiscales. Précieuse, l’expertise d’un conseiller n’est pas à sous-estimer.
Planification de la retraite incorporée - Le bilan financier et le budget annuel
Avant de penser à la retraite, un professionnel incorporé doit commencer par un exercice de base et savoir exactement où il en est. Pour mesurer la progression réelle, voici un aperçu des informations inscrites au bilan financier :
- Actifs : placements, immeubles, liquidités, valeur accumulée dans la société.
- Passifs : hypothèques, dettes personnelles ou corporatives.
- Régimes d’épargne en place : REER, RRQ, CELI, RRI
Ensuite vient le budget annuel . On parle de combien entre, combien sort, et combien peut être investi ou réinvesti. Ce suivi régulier, d’une année à l’autre, sert à rester sur la bonne voie.

La société incorporée doit-elle être fermée à la retraite ?
Pas nécessairement ! Au Québec, plusieurs professionnels choisissent de garder leur société active même à la retraite. Pourquoi ? Parce qu’elle peut :
- Continuer de générer des revenus passifs (placements, immobiliers)
- Servir à répartir les retraits dans le temps
- Minimiser l’impôt à payer
Tant qu’il y a des actifs ou une stratégie fiscale en place, la société peut demeurer active et être utilisée à bon escient.
La fermer trop vite risque de forcer le retrait de sommes importantes et déclencher une facture fiscale assez salée. Par contre, si la société n’a plus de rôle ou si elle devient coûteuse à maintenir, la fermeture doit être envisagée.
En fait, il n’y a pas de réponse universelle puisque tous les cas sont différents. D’où l’importance de consulter un professionnel spécialisé.
Planification des décaissements de la retraite incorporée - Quelle est la meilleure façon de se retirer ?
Tout le monde parle du plan d’épargne, mais peu de gens s’attardent au plan de décaissement. Pourtant, lorsque vient le temps des retraits, c’est définitivement la stratégie qui fait une grosse différence.
- Faut-il sortir l’argent sous forme de salaire, de dividendes, puiser dans ses placements personnels ou se payer via la société ? Évidemment, ça dépend !
- L’objectif est de retirer juste ce qu’il faut, au bon moment, de la bonne manière et veiller à prolonger la durée des actifs.
Pour les détenteurs d’une société incorporée, un plan de décaissement réussi tient compte des prestations gouvernementales, des paliers d’imposition, du fractionnement de revenus possible avec un conjoint, et de la provenance des fonds. Il ne suffit pas d’avoir accumulé de l’épargne, il faut aussi savoir s’en servir intelligemment.
Pour avoir un plan bien ficelé, il vaut mieux consulter un professionnel autorisé !
Transférer des actifs de l’entreprise vers le patrimoine personnel pour un retrait progressif !
À la retraite, un professionnel incorporé doit tôt ou tard sortir l’argent de sa société. Cependant, il faut faire attention de ne pas tout sortir d’un coup. Pourquoi ? Parce que ça va coûter très cher. D’où l’intérêt d’un retrait progressif.
Avec un transfert graduel des actifs de l’entreprise vers le patrimoine personnel, les revenus sont échelonnés dans le temps et sont classés dans une tranche d’imposition plus avantageuse.
Évidemment, ce n’est pas si simple que ça à faire. Dividendes, salaires, remboursement de prêts, et même gel successoral, tout doit être planifié au quart de tour.
Un transfert progressif, bien géré, sécurise le patrimoine personnel et contrôle le volet de la fiscalité avec précision.
Retraite précoce vs Retraite tardive - Quels sont les avantages et les enjeux ?
Prendre sa retraite à 55 ans ou à 67 ans n’est pas le même plan de match. Une retraite précoce permet de profiter plus tôt de son temps, de sa liberté, mais demande une épargne plus importante et une planification serrée. Les revenus doivent durer plus longtemps, et certaines prestations comme le RRQ seront réduites si elles sont prises trop tôt.
À l’inverse, une retraite tardive permet de bonifier ses rentes, d’accumuler davantage et de retarder les décaissements. Ce choix est plus sécuritaire, mais il retarde les projets personnels.
Cette décision personnelle comporte de part et d’autre des avantages ainsi que des risques.
Retraite précoce
Avantages
- Plus de temps libre plus rapidement
- Meilleure santé pour profiter de la retraite
- Baisse du stress lié au travail
- Possibilité de réorientation ou de projets personnels
- Maximisation des années de vie active sans contraintes
Enjeux
- Épargne plus importante requise
- Revenus à répartir sur une plus longue période
- Prestations gouvernementales réduites (RRQ, PSV)
- Risque d’épuiser les actifs plus tôt
- Planification plus pointilleuse
Retraite tardive
Avantages
- Revenus bonifiés (RRQ, PSV)
- Plus de temps pour épargner et faire croître les placements
- Moins de pression sur les décaissements
- Plus grande stabilité financière à long terme
- Report d’impôts et avantages fiscaux
Enjeux
- Moins de temps pour profiter de la retraite
- Risque de problèmes de santé avant ou pendant la retraite
- Fatigue ou perte de motivation professionnelle
- Moins de souplesse pour réaliser certains projets de vie
- Décès prématuré = temps de retraite écourté
Ici, l’important est de réfléchir à sa santé, ses objectifs et ses moyens, puis surtout, de ne pas improviser.

Quelles sont les assurances à prévoir à la retraite ?
De la préretraite à la retraite, les besoins changent, mais les risques restent. C’est pourquoi souscrire à une police d’assurance vie, via la société ou par vos propres moyens, est tout à fait pertinent.
- L’assurance vie temporaire ou permanente protège le conjoint, les héritiers et sert d’outil de planification successorale.
- L’assurance vie avec participation est un produit de croissance à long terme, avec une valeur de rachat qui peut être utilisée au besoin.
- L’assurance soins longue durée, elle, couvre les frais liés à une perte d’autonomie, qui grugent rapidement des économies.
- Et même si l’assurance invalidité n’est plus prioritaire une fois à la retraite, elle l’est pendant les dernières années de travail.
Si vous êtes intéressé à en apprendre davantage sur les produits d’assurance, n’hésitez pas à obtenir de plus amples renseignements auprès d’un conseiller.
Quels sont les risques financiers liés à la retraite d’un professionnel incorporé ?
Même avec un bon coussin financier, la retraite d’un professionnel incorporé n’est pas à l’abri de certains risques. Quels sont les plus grands ?
Risque de longévité
- Vivre plus longtemps que prévu et voir ses économies s’épuiser.
Risque d’inflation
- La hausse du coût de la vie gruge tranquillement le pouvoir d’achat, année après année.
Risque de rendement
- Si les placements ne performent pas aussi bien que prévu, le plan peut dérailler.
Risque de liquidité
- Avoir des actifs est une chose, mais pouvoir les transformer en argent au bon moment en est une autre.
Comment mieux gérer les risques financiers ?
- Consulter un conseiller financier
- Diversifier les sources de revenus
- Planifier les décaissements
- Faire régulièrement des suivis
- Ajuster les investissements en cours de route
Trouvez un conseiller en gestion de patrimoine spécialisé en planification de retraite pour professionnels incorporés !
Vous êtes professionnel incorporé et vous êtes rendu à l’étape de planifier votre plan de retraite ?
- Remplissez simplement notre formulaire pour être mis en relation avec un conseiller financier de confiance situé dans votre région. Ce service de référencement est gratuit, sans obligation, et entièrement confidentiel.
Prenez le temps d’explorer vos options avec un conseiller qui est familier avec les particularités de votre situation.
Votre retraite mérite une stratégie à la hauteur de vos efforts !